MA DOUBLE VIE

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Extrait :

La guerre était déclarée ! Et je hais la guerre ! Elle m’exaspère, me fait frissonner de la tête aux pieds. Et, par moments, je me redressais, effrayée, bouleversée par les appels lointains de cris humains.

Ah ! la guerre !... Infamie ! Honte et douleur ! Ah ! la guerre ! Vols et crimes appuyés ! pardonnes ! glorifiés ! Je visitais dernièrement une grande aciérie. — Je ne peux pas dire dans quel pays, car tous m’ont été hospitaliers. Je ne suis pas espionne, ni moucharde, je suis évocatrice ! — Donc, je visitais une de ces effroyables usines dans lesquelles se fabriquent les engins les plus mortels. Le propriétaire, milliardaire, qui me fut présenté, était un homme aimable, nul de conversation, l’air songeur et insatisfait. J’appris par mon cicérone que cet homme venait de perdre une très grosse somme : plus de soixante millions, me dit-il.

« Ah ! mon Dieu ! Et comment a-t-il perdu cela ?

— Oh ! se récria mon interlocuteur, il ne les a pas perdus, mais il a manqué de les gagner, ce qui revient au même. »

Et comme je le regardais, hébétée...

« Oui, voici le fait : Vous savez qu’on parlait de guerre entre la France et l’Allemagne, à propos du Maroc ?...

— Oui...

— Eh bien, ce prince de l’acier espérant vendre des canons, activait depuis un mois ses usines, qui travaillent double, jour et nuit ; il a donné d’immenses pots-de-vin aux membres influents du gouvernement, et il a acheté des journaux en France et en Allemagne pour exciter les deux peuples. Tout a raté, grâce à l’intervention d’hommes sages et humanitaires. Et le milliardaire est au désespoir. Il a perdu soixante... peut-être cent millions. »

Je regardais avec mépris ce misérable. Et je souhaitai ardemment le voir étouffer par ses milliards, puisque le remords lui était sans doute inconnu.

Extrait :

La guerre était déclarée ! Et je hais la guerre ! Elle m’exaspère, me fait frissonner de la tête aux pieds. Et, par moments, je me redressais, effrayée, bouleversée par les appels lointains de cris humains.

Ah ! la guerre !... Infamie ! Honte et douleur ! Ah ! la guerre ! Vols et crimes appuyés ! pardonnes ! glorifiés ! Je visitais dernièrement une grande aciérie. — Je ne peux pas dire dans quel pays, car tous m’ont été hospitaliers. Je ne suis pas espionne, ni moucharde, je suis évocatrice ! — Donc, je visitais une de ces effroyables usines dans lesquelles se fabriquent les engins les plus mortels. Le propriétaire, milliardaire, qui me fut présenté, était un homme aimable, nul de conversation, l’air songeur et insatisfait. J’appris par mon cicérone que cet homme venait de perdre une très grosse somme : plus de soixante millions, me dit-il.

« Ah ! mon Dieu ! Et comment a-t-il perdu cela ?

— Oh ! se récria mon interlocuteur, il ne les a pas perdus, mais il a manqué de les gagner, ce qui revient au même. »

Et comme je le regardais, hébétée...

« Oui, voici le fait : Vous savez qu’on parlait de guerre entre la France et l’Allemagne, à propos du Maroc ?...

— Oui...

— Eh bien, ce prince de l’acier espérant vendre des canons, activait depuis un mois ses usines, qui travaillent double, jour et nuit ; il a donné d’immenses pots-de-vin aux membres influents du gouvernement, et il a acheté des journaux en France et en Allemagne pour exciter les deux peuples. Tout a raté, grâce à l’intervention d’hommes sages et humanitaires. Et le milliardaire est au désespoir. Il a perdu soixante... peut-être cent millions. »

Je regardais avec mépris ce misérable. Et je souhaitai ardemment le voir étouffer par ses milliards, puisque le remords lui était sans doute inconnu.

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