Requiem pour une naine

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Il y a des rades miteux où l’on jette l’ancre pour s’y consumer à petit feu. Le patron du bar est avachi à pleins bras sur son zinc, il semble n’être qu’une tête posée sur deux cuisses de chimpanzé. Dehors, il drache à verse. Un prétexte comme un autre pour mouiller ici.
Alphonse Broy. Vous parlez d’un nom. Un blase idéal pour se faire cogner dessus dès la cour de récréation, prédestiné à broyer du noir dans un rade de troisième zone. Si la qualité du bar est le miroir de l’âme, le mien a dégringolé.
Je relève la tête au son du carillon de la porte. Je fais bien.
Dégoulinante de flotte comme elle l’est, elle ressemble à un ange déchu. Les plafonniers du bistrot se reflètent dans le plastique anthracite de son imperméable, tandis que deux talons, fins comme des lames, viennent résonner sur les dalles alors qu’elle s’approche du comptoir. La finesse de ses chevilles est soulignée par la couture noire de bas disparaissant trop vite sous son manteau. Une invite muette à en suivre les rails. Je n’ai jamais su résister à la voix des anges, surtout quand ils vous demandent de les raccompagner.
Malheureusement, croiser la trajectoire d’un Broyeur revient souvent à croiser celle des valdas. C’est bien connu, les anges supportent mal les rafales.
Quand le bitume vire au carmin, se recouvrant de veines sanglantes sur fond de goudron, le Broyeur reprend du service, quitte à mettre la ville à feu et à sang. Et c’est reparti pour un tour. Un Mickey, un hosto, des paumés, des dents, des cloches, des webcams, une poire de douche.
Pour le Broyeur, ce soir, c’est requiem pour une naine.

Il y a des rades miteux où l’on jette l’ancre pour s’y consumer à petit feu. Le patron du bar est avachi à pleins bras sur son zinc, il semble n’être qu’une tête posée sur deux cuisses de chimpanzé. Dehors, il drache à verse. Un prétexte comme un autre pour mouiller ici.
Alphonse Broy. Vous parlez d’un nom. Un blase idéal pour se faire cogner dessus dès la cour de récréation, prédestiné à broyer du noir dans un rade de troisième zone. Si la qualité du bar est le miroir de l’âme, le mien a dégringolé.
Je relève la tête au son du carillon de la porte. Je fais bien.
Dégoulinante de flotte comme elle l’est, elle ressemble à un ange déchu. Les plafonniers du bistrot se reflètent dans le plastique anthracite de son imperméable, tandis que deux talons, fins comme des lames, viennent résonner sur les dalles alors qu’elle s’approche du comptoir. La finesse de ses chevilles est soulignée par la couture noire de bas disparaissant trop vite sous son manteau. Une invite muette à en suivre les rails. Je n’ai jamais su résister à la voix des anges, surtout quand ils vous demandent de les raccompagner.
Malheureusement, croiser la trajectoire d’un Broyeur revient souvent à croiser celle des valdas. C’est bien connu, les anges supportent mal les rafales.
Quand le bitume vire au carmin, se recouvrant de veines sanglantes sur fond de goudron, le Broyeur reprend du service, quitte à mettre la ville à feu et à sang. Et c’est reparti pour un tour. Un Mickey, un hosto, des paumés, des dents, des cloches, des webcams, une poire de douche.
Pour le Broyeur, ce soir, c’est requiem pour une naine.

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