La chanson de Rosalie

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Pendant que, dans notre dos, un train traverse la gare sans s’arrêter, un aviateur coiffé d’une casquette blanche, un gradé sans aucun doute, sort du buffet et ordonne à notre petite troupe de le suivre et de quitter le quai. Dehors, sur la place et à l’ombre des platanes, des camions bâchés nous attendent. Une pancarte, avec une grosse flèche rouge, posée contre un arbre nous fait savoir que l’École des apprentis mécaniciens de l’Armée de l’air commence ici, dans ces camions. Trop tard maintenant pour rebrousser chemin, j’appartiens à ce troupeau docile qui trottine, chargé de bagages, vers les véhicules. Les chauffeurs patientent dans les cabines ou fument, assis sur les marchepieds. Par signes, comme si nous étions sourds, ils nous montrent les plates-formes bâchées et les ridelles qu’il faut escalader. L’un d’eux me regarde dans les yeux et froidement crache à mes pieds. L’a-t-il fait exprès ? À quelques pas, le gradé en casquette blanche a suivi la scène sans piper mot. Donc, me dis-je, il ne l’a pas fait exprès. Cette fin de journée de septembre est encore très chaude et la chaleur emmagasinée sous les bâches m’étouffe et m’assomme. Dans la pénombre, le dos appuyé contre la cabine, quelqu’un parle tout seul. Il est arrivé par le premier train de l’après-midi et il se demande, d’une voix pâteuse et pour la centième fois certainement, s’il ne serait pas plus raisonnable de tout plaquer et de rentrer à la maison.

Pendant que, dans notre dos, un train traverse la gare sans s’arrêter, un aviateur coiffé d’une casquette blanche, un gradé sans aucun doute, sort du buffet et ordonne à notre petite troupe de le suivre et de quitter le quai. Dehors, sur la place et à l’ombre des platanes, des camions bâchés nous attendent. Une pancarte, avec une grosse flèche rouge, posée contre un arbre nous fait savoir que l’École des apprentis mécaniciens de l’Armée de l’air commence ici, dans ces camions. Trop tard maintenant pour rebrousser chemin, j’appartiens à ce troupeau docile qui trottine, chargé de bagages, vers les véhicules. Les chauffeurs patientent dans les cabines ou fument, assis sur les marchepieds. Par signes, comme si nous étions sourds, ils nous montrent les plates-formes bâchées et les ridelles qu’il faut escalader. L’un d’eux me regarde dans les yeux et froidement crache à mes pieds. L’a-t-il fait exprès ? À quelques pas, le gradé en casquette blanche a suivi la scène sans piper mot. Donc, me dis-je, il ne l’a pas fait exprès. Cette fin de journée de septembre est encore très chaude et la chaleur emmagasinée sous les bâches m’étouffe et m’assomme. Dans la pénombre, le dos appuyé contre la cabine, quelqu’un parle tout seul. Il est arrivé par le premier train de l’après-midi et il se demande, d’une voix pâteuse et pour la centième fois certainement, s’il ne serait pas plus raisonnable de tout plaquer et de rentrer à la maison.

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